L’oeuvre graphique de Mikhaïl Sokolov est un phénomène bien complexe, ou plutôt la somme de phénomènes complexes et contradictoires, reflet fidèle de la personnalité non moins complexe et contradictoire d’un des artistes les plus singuliers des années vingt et trente. Ses desseins marient la stylisation à la maestria, une certaine propension pour les coups de théâtre à une spontanéité frôlant parfois le naïf. A l’époque, ils ont su attirer les regards de Nicolaï Pounine et Nicolaï Taraboukine, tous les deux historiens de l’art de renom, et aujourd’hui encore nous continuons à nous pencher sur cette page unique dans l’histoire de l’art russe du vingtième siècle, page que nous n’avons toujours pas lue jusqu’au bout.

Parmi les desseins que nous publions ici, il y a ceux qui ont été créé avant 1923, année où Sokolov a détruit la quasi-totalité de ses oeuvres, tout comme ceux qui sont postérieurs à ce brusque changement de parti pris artistique. Dans le premier groupes nous retrouvons les compositions cubistes, cubo-futuristes et non-figuratives, dans le second les feuilles de la série Calvaire.